La Maladie d'Alzheimer
- Léa Zahnd
- 16 août 2023
- 3 min de lecture
En 2015, environ 47 millions de personnes étaient atteintes de démence et ce nombre tend à tripler d’ici 2050. La MA est la forme de démence la plus fréquente (environ 60 à 70 % des cas (lane et al., 2018). Pourtant, il est maintenant indéniable, que divers facteurs, comme la pratique d’une activité physique régulière et l’habitude d’un régime alimentaire sain, peuvent prévenir l’apparition de la maladie ou ralentir sa progression (lane et al., 2018).
La MA est une maladie neurodégénérative (mort progressive de cellules du cerveau) caractérisée par 3 caractéristiques principales : (1) l’accumulation de plaques Bêta-amyloïdes extracellulaires ; (2) de neurofibrillaires intracellulaires et (3) d’un déclin cognitif progressif, touchant en premier lieu les fonctions mnésiques (Hernandez et al. 2010), en raison de sa détérioration première des hippocampes (figure 1)[1], avant de s’attaquer au cortex entier dans le stade avancé (figure 2)[2].
Les hippocampes sont des structures cérébrales situées dans le lobe temporal. Ils jouent un rôle majeur dans l’apprentissage et la mémoire et sont, en raison de leur haut métabolisme énergétique, les premières zones atteintes dans la MA. Il se trouvent sous le cortex et font partie du système limbique, considéré comme un « cerveau primitif », et impliqué dans la faim, la motivation, la libido, l’humeur, la douleur, le plaisir, l’appétit et la mémoire.

Il existe une forme familiale de la MA (moins de 5 % des cas) et une forme sporadique (90 % des cas) corrélée à des facteurs environnementaux incluant la sédentarité, l’alimentation et les troubles du métabolisme. Une méta analyse réalisée publiée en 2014 a mis en évidence 7 facteurs de risques principaux : le diabète, l’hypertension artérielle (HTA), l’obésité, la sédentarité, la dépression, le tabagisme et le faible niveau socio-éducatif (Norton et al., 2014).
L’alimentation est un facteur modulateur important de l’incidence de la MA et la qualité de cette dernière peut être un facteur accélérant ou préventif de développer une telle maladie (Croll et al. 2018). Nous verrons même que la littérature médicale actuelle commence à utiliser le terme de « diabète de type 3 » pour parler de la MA avec comme consensus que sa nature soit d’origine métabolique (métabolisme du glucose et de l’insuline notamment). Dans ce contexte, les types de régimes les plus étudiés sont les régimes méditerranéens et de l’Amérique du Nord (Baranowsyk et al., 2020) et, plus récemment les chercheurs ont commencé se concentrer également beaucoup sur le régime cétogène (que je ne pourrai pas aborder dans ce travail), qui semble faire ses preuves sur ses bienfaits sur le cerveau en réduisant son niveau d’inflammation.
L’inflammation est une réaction de notre système immunitaire pour aider notre corps à combattre des attaques extérieures (coupures, ecchymose, bactéries, virus). Le problème est que, de nos jours, notre système immunitaire est sur sollicité pour faire face aux nombreux méfaits résultants de notre style de vie (stress chronique, suralimentation, exposition aux toxiques, sédentarité). Cette inflammation, devenue constante, joue un rôle central dans le déclenchement de nombreuses maladies neuro-dégénératives chroniques qui sont en augmentation. Des recherches menées par le professeur Heneka et son équipe en 2015 ont démontré que l’inflammation des cellules nerveuses perturbait la plasticité synaptique au niveau des hippocampes, augmentait la formation de plaques amyloïdes et la mort neuronale et donc diminuait l’épaisseur du ruban cortical (matière grise) et du volume cérébral total. Elle peut finir par endommager l’ADN, favoriser la résistance à l’insuline et provoquer une prise de poids, ces 3 facteurs ayant un lien direct avec les maladies cérébrales (Lugavere & Grewal, 2019).
Le stress oxydatif peut être défini comme un déséquilibre entre la production de réaction oxydative due aux radicaux libres et le système de défense antioxydant qui empêche cette réaction (Fenf et Wang, 2012). En raison de son haut métabolisme énergétique (importante consommation de glucose), le cerveau est une cible rêvée pour l’oxydation. En effet, le glucose est oxydé dans la mitochondrie des neurones pour fournir de l’énergie au cerveau (on parle de métabolisme aérobie). Cette production d’énergie par oxydation a un coût puisqu’il génère des déchets : les radicaux libres[3].Ces derniers s’attaquent aux membranes des neurones, composés d’acides gras très vulnérables : on parle de peroxydation lipidique. Cette peroxydation est responsable de dommage tissulaire et de dysfonctionnement dans les échanges entres les neurones, perturbant ainsi le bon fonctionnement cognitif et donc de la mémoire (Kesse-Guyot et al., 2011).
[1]https://www.verywellmind.com/what-is-the-hippocampus-2795231
[2]https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/alzheimer-une-molecule-nefaste-passee-inapercue_1066543.html
[3]Molécules instables métabolisées par notre organisme, très réactives avec les molécules environnantes, qui attaquent nos cellules pour leur arracher un électron et se stabiliser. On parle d'attaque radicalaire. Le phénomène se propage de plus en plus rapidement, semant le désordre au sein des molécules : c'est le mécanisme d'oxydation qui prend de l'ampleur, on parle alors de stress oxydatif.





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